Home > Work > Lettres parisiennes: Histoires d'exil

Lettres parisiennes: Histoires d'exil QUOTES

Lettres parisiennes: Histoires d'exil QUOTES

1 " Là-bas, les gens sont toujours impressionnés quand ils apprennent que je vis à Paris et ça me gêne ; ils n'imaginent pas qu'ici comme partout il y a de la routine, de la pluie, des embêtements et des embouteillages ; que la vie au jour le jour n'est pas une succession ininterrompue d'éblouissements ; je n'ai envie ni de les détromper ni de faire l'objet de leur admiration envieuse, alors je souris d'un air emprunté et je change de sujet... "

― Nancy Huston , Lettres parisiennes: Histoires d'exil

2 " L'image de ta Berlinoise en train de flotter d'un lit à l'autre, ne m'attire pas comme elle a l'air de t'attirer. A la longue, on s'en laisse : on est tellement perméable qu'on se sent devenir transparent, et quand on rencontre (par exemple) un couple qui vit ensemble et dans le même village depuis cinquante ans, on en pleurerait... "

― Nancy Huston , Lettres parisiennes: Histoires d'exil

3 " Autrefois, j'avais la conviction (humaniste, chrétienne, américaine, qu'en sais-je?) que chaque être humain pouvait l'apprendre quelque chose et valait la peine que je l'écoute, que je fasse un effort pour découvrir son "âme". "

― Nancy Huston , Lettres parisiennes: Histoires d'exil

4 " Ce sentiment de n'appartenir à aucun groupe politique, professionnel ou culturel, de n'être liée à aucune communauté idéologique, religieuse ou intellectuelle où il soit possible de se reconnaître en d'autres, des semblables qui puissent entendre et faire entendre un jugement équitable, suivant des règles acceptées par tous, c'est cela qui me manque et me manquera toujours telle que je suis. "

― Nancy Huston , Lettres parisiennes: Histoires d'exil

5 " Toujours selon M., cette deuxième phase cède le pas à son tour à une troisième, à laquelle il donne le nom de "désespoir serein". Cela consiste à savoir qu'on ne sera jamais parfaitement assimilé à son pays d'adoption et jamais non plus dans un rapport d'harmonieuse évidence avec son pays d'origine. Ce savoir fait désormais partie de votre être même ; vous l'acceptez avec lucidité, en philosophie. "

― Nancy Huston , Lettres parisiennes: Histoires d'exil

6 " Parce que très certainement nous avons toujours connu ce sentiment auquel nous avons donné le nom d'exil. Le sentiment d'être dedans/dehors, d'appartenir sans appartenir. "

― Nancy Huston , Lettres parisiennes: Histoires d'exil

7 " Pour lui, le passage tu temps allait apparement de soi, alors que c'est une chose qui chaque jour me sidère. Je ne m'y habitue pas et ne m'y habituerai jamais ; j'agace tout le monde avec mes interrogations : "Est-ce que tu te rends compte que quand j'avais ton âge..., que quand j'aurai ton âge..., que ça fait déjà quinze ans depuis le jour où..., que ça fera exactement six ans le mois prochain..., que ça va faire le tiers, la moitié de ma vie... ?" Je ne cesse pas d'être éberluée par les vitesses différentes auxquelles s'écoule le temps : par ce qui change trop vite et ce qui ne change pas, par l'arrivée d'une nouvelle génération, par le fait de ne plus, moi, faire partie de "la jeunesse", par le blanchissement de nos cheveux à nous tous... "

― Nancy Huston , Lettres parisiennes: Histoires d'exil