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" En toute situation, les femmes ont plus de causes de douleur que n’en a l’homme, et souffrent plus que lui. L’homme a sa force et l’exercice de la puissance; il agit, il va, il s’occupe, il pense, il embrasse l’avenir et y trouve des consolations. Mais la femme demeure; elle reste face à face avec le chagrin, dont rien ne la distrait; elle descend jusqu’au fond de l’abîme qu’elle a ouvert, le mesure et souvent le comble de ses vœux et de ses larmes. Sentir, aimer, souffrir, se dévouer, sera toujours le texte de la vie des femmes. "
― Honoré de Balzac , Eugénie Grandet
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" Les avares ne croient pas à une vie à venir. Le présent est tout pour eux. Cette réflexion jette une horrible clarté sur l'époque actuelle, où, plus qu'en aucun autre temps, l'argent domine les lois, la politique et les moeurs. Institutions, livres, hommes et doctrines, tout comspire à miner la croyance d'une vie future sur laquelle l'édifice social est appuyé depuis dix-huit cents ans. Maintenant le cercueil est une transition peu redoutée. L'avenir, qui nous attendait par delà le requiem, a été transposé dans le présent. Arriver per fas et nefas au paradis terrestre du luxe et des jouissances vaniteuses, pétrifier son coeur et se macérer le corps en vue de possessions passagères, comme on souffrait le martyre de la vie en vue de biens éternels est la pensé générale! pensée d'ailleurs écrite partout, jusque dans les lois.... "
― Honoré de Balzac , Eugénie Grandet
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" A thousand confused thoughts came to birth in her mind and grew there, as the sunbeams grew without along the wall... Her thoughts were all in keeping with the details of this strange landscape, and the harmonies of her heart blended with the harmonies of nature. When the sun reached an angle of the wall where the “Venus-hair” of southern climes drooped its thick leaves, lit with the changing colors of a pigeon’s breast, celestial rays of hope illumined the future to her eyes, and thenceforth she loved to gaze upon that piece of wall, on its pale flowers, its blue harebells, its wilting herbage, with which she mingled memories as tender as those of childhood. The noise made by each leaf as it fell from its twig in the void of that echoing court gave answer to the secret questionings of the young girl "
― Honoré de Balzac , Eugénie Grandet