8
" O sectă, un soi de temniță fără gratii și fără lacăte, ceva care ți se lipea de piele, se insinua în tine, îți obținea consimțământul, și nu forțat, dar cu ușurare, cu entuziasm, cu impresia că ai găsit în sfârșit o familie, un scop, ceva solid, care nu se va toci, nici nu va dispărea, niste certitudini clare, simple... "
― Christine Féret-Fleury , The Girl Who Reads on the Métro
9
" Fallait-il, se demanda-t-elle [...] voyager dans les pays qu’on avait aimés en lisant? Ces pays existaient-ils, d’ailleurs? L’Angleterre de Virginia Woolf avait disparu aussi sûrement que l’Orient de Mille et Une Nuits ou la Norvège de Sigrid Undset. À Venise, l’hôtel où séjournaient les personnages du roman de Thomas Mann ne subsistait plus qu’à travers les somptueuses images de Luchino Visconti. Et la Russie... De la tröika des contes, qui glissait inlassablement dans la steppe, on voyait des loups, des cabanes montées sur des pattes de poule, d’immenses étendues enneigées, des bois noirs pleins de périls, des palais féeriques. On dansait devant le tsar sous les lustres de cristal, on buvait le thé dans des bols d’or, on se coiffait de toques de fourrure (quelle horreur!) faits avec la peau d’un renard argenté.
Que retrouverait-elle de tout cela, si elle prenait l’avion pour visiter l’une de ces parties du monde - contrées confuses, aux frontières mouvantes, où elle avait couvert, en un éclair, des distances presque inconcevables, où elle avait lassé les siècles glisser sur elle, virevolté parmi les constellations, parlé aux animaux et aux dieux, pris le thé avec un lapin, goûté la ciguë et l’ambroisie? "
― Christine Féret-Fleury , The Girl Who Reads on the Métro
17
" The little girl dipped her pipette in the water, then held it up to the lightbulb dangling over the table.
In the liquid drop that was slowly stretching, she had captured the entire room: the window and its four panes with the waning daylight, the chest covered with a red rug, the sink with the handle of a saucepan poking out, the big photo tacked to the wall showing an almond tree bowed under a storm, its blossoms torn off, blown away, tiny angel flights or sacrificed lives.
'The world's tiny... it's a pity we can't keep droplets for all the beautiful things we see. And for people. I'd love that. I'd put them in...' Zaide broke off, shaking her head. 'No. You can't put them anywhere. But it's beautiful.'
I whispered, 'Yes, the world is beautiful. "
― Christine Féret-Fleury , The Girl Who Reads on the Métro