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1 " Maybe the true purpose of my life is for my body, my sensations and my thoughts to become writing, in other words, something intelligible and universal, causing my existence to merge into the lives and heads of other people. "
― Annie Ernaux , L'événement
2 " J’ai tué ma mère en moi à ce moment-là. "
3 " Des milliers de filles ont monté un escalier, frappé à une porte derrière laquelle il y avait une femme dont elles ne savaient rien, à qui elles allaient abandonner leur sexe et leur ventre. Et cette femme, la seule personne alors capable de faire passer le malheur, ouvrait la porte, en tablier et en pantoufles à pois, un torchon à la main : "C'est pour quoi, mademoiselle? "
4 " J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. "
5 " La mattina dopo mi sono stesa sul letto e mi sono infilata il ferro da maglia nel sesso, piano piano. Andavo a tentoni senza trovare il collo dell'utero e un non riuscivo a non fermarmi appena sentivo un po' di dolore. Mi sono resa conto che da sola non ce l'avrei fatta. La mia impotenza mi gettava nella disperazione. Non ero all'altezza. "Niente. Mi sembrava impossibile. Piango e non ne posso più". "
6 " There is no such thing as a lesser truth. "
7 " Au Japon, on appelle les embryons avortés « mizuko », les enfants de l’eau. "
8 " Le couple, assez fortuné, logeait dans un vieil hôtel chic, P. et moi dans une petite pension. Nous faisions peu l’amour, et rapidement, ne profitant pas de l’avantage que procurait mon état – le mal était fait – pas plus sans doute que le chômeur ne profite du temps et de la liberté que lui accorde l’absence de travail, ou le malade perdu de la permission de manger et boire de tout. "