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1 " C'était comme si j'avais toujours su que j'allais finir au sous-sol du monde. Certains ont la certitude de leur réussite, ils débordent d'ambition en sachant que ça payera un jour ; les politiques sont comme ça. Moi, il me semblait que j'avais vécu ma vie avec le sentiment que dans mon corps croupissait le compte à rebours de l'échec. J'avais vécu avec la certitude du précipice. "
― David Foenkinos , Je vais mieux
2 " Il faut avoir peur de perdre les choses pour les aimer passionnément. "
3 " On ne sait jamais que manger ; faire un choix, c'es anéantir tous les autres. "
4 " Es muy violento sentirse excluido del dolor del otro cuando uno lo que quiere es compartirlo "
5 " El corazón, pese a estar siempre lleno de vacilaciones y de incertidumbres, te impulsa a hacer algo, a actuar, para que nunca puedas lamentar no haberlo intentado todo "
6 " Quand elle était petite, elle voulait m’épouser. J’étais son prince charmant. Année après année, j’avais bien vu dans son regard que le mythe s’était éparpillé dans les affres de la réalité. J’étais tombé de mon piédestal et, si je ne cherchais pas à mentir sur qui j’étais, j’avais toujours eu envie qu’elle me voie au meilleur de ma forme. Au fond, je pouvais dire que nous n’avions jamais réellement eu une relation saine. La preuve : cette incapacité physique d’aller voir son appartement, ce lieu où elle vivait en femme. Il faudrait des siècles pour admettre que nos enfants sont devenus adultes. On dit souvent qu’il est difficile de vieillir ; moi, je pourrais vieillir indéfiniment du moment que mes enfants, eux, ne grandiraient pas. Je ne sais pas pourquoi j’éprouvais tant de difficultés à vivre cette transition que tout parent connaît. Je n’avais pas l’impression qu’autour de moi les gens avaient les mêmes. Pire, j’entendais des parents soulagés du départ de leurs enfants. Enfin, ils allaient retrouver la liberté, disaient-ils. Il y avait ce film où le garçon, Tanguy, s’éternisait chez ses parents, prolongeant sans cesse ses études. Le mien était parti à l’autre bout du monde dès ses dix-huit ans. C’est toujours comme ça : ceux qui veulent se débarrasser de leurs enfants héritent de boulets, tandis que ceux qui veulent couver à loisir leur progéniture se retrouvent avec des précoces de l’autonomie. Mon fils me manquait atrocement. Et je ne supportais plus d’échanger avec lui des messages par Skype, ou par e-mails. D’ailleurs, ces messages et ces moments virtuels étaient de plus en plus courts. Nous n’avions rien à nous dire. L’amour entre un parent et un enfant n’est pas dans les mots, pas dans la discussion. Ce que j’aimais, c’était simplement que mon fils soit là, à la maison. On pouvait ne pas se parler de la journée, ce n’était pas grave, je sentais sa présence, ça me suffisait. Étais-je si tordu ? Je ne sais pas. Je ne peux qu’essayer de mettre des mots sur mes sentiments. Et je peux affirmer maintenant ce que je sais depuis le début : je vis mal la séparation avec mes enfants. Elle me paraît normale, justifiée, humaine, biologique, tout ce que vous voulez, pourtant elle me fait mal. "
7 " Il arrive si souvent qu’une action trop spontanée soit contre-productive "