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The Varieties of Metaphysical Poetry: The Clark Lectures at Trinity College, Cambridge, 1926, and the Turnbull Lectures at the Johns Hopkins University, 1933 QUOTES

13 " Pour aimer, il fallait être marié et aimer en dehors du mariage. Pas plus qu’entre époux, entre jeunes gens libres l’amour n’était admis. Afin d’avoir droit aux hommages des chevaliers, il faut que la jeune fille se marie. Ce que nous laissent constamment entrevoir les poètes provençaux, c’est une dame noble, belle, puissante, entourée d’une cour de jeunes chevaliers, parmi lesquels il lui était permis, sinon dûment ordonné, d’en distinguer un et de se l’attacher. Le lien formé, ils se devaient mutuellement amour sous peine de déchéance; rien ne pouvait les’séparer que, momentanément, la mort. C’était la fidélité dans l’adultère. La dame provençale n’est nullement “angélisée”. On ne la craint pas, on la désire. La nouvelle école florentine . . . devait modifier profondément la conception de l’amour, et par conséquent les moeurs. L’amour des poètes devient pur, presque impersonnel; son objet n’est plus une femme, mais la beauté, la fémininité personifiée dans une créature idéale. Aucune idée de mariage ni de possession ne les hante. . . . L’amour a tous les caractères d’un culte, dont le sonnet et la canzone sont les hymnes. C’est une date dans l’histoire de l’évolution des sentiments humains; c’est un pas vers la vérité et un progrès social immense. "

T.S. Eliot , The Varieties of Metaphysical Poetry: The Clark Lectures at Trinity College, Cambridge, 1926, and the Turnbull Lectures at the Johns Hopkins University, 1933