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" Tes pas, enfants de mon silence,/ Saintement, lentement placés,/ Vers le lit de ma vigilance/ Procèdent muets et glacés.
Personne pure, ombre divine,/ Qu’ils sont doux, tes pas retenus !/ Dieux !… tous les dons que je devine/ Viennent à moi sur ces pieds nus !/ Si, de tes lèvres avancées,/ Tu prépares pour l’apaiser,/ À l’habitant de mes pensées/ La nourriture d’un baiser,
Ne hâte pas cet acte tendre,/ Douceur d’être et de n’être pas,/ Car j’ai vécu de vous attendre,/ Et mon coeur n’était que vos pas. "
― Paul Valéry , Poésies