Home > Author > Mona Chollet >

" Quand la sexologue Shere Hite a récolté les témoignages de quelque 4 500 Américaines sur leur vie amoureuse et sexuelle, dans les années 1970, nombre d'entre elles ont déclaré que leur mari ou compagnon avait une attitude condescendante, arrogante ou carrément insultante. Il les rabaissait ou les disqualifiait, tournait en dérision leurs opinions ou leurs centres d'intérêt. « Il me parle sur un ton qui me fait me sentir inepte et stupide » ; « Il se comporte comme s'il savait tout » ; « Il a des attitudes paternalistes, comme son père. Sauf qu'il le voit chez son père, mais pas chez lui » ; « Il estime que sa parole a force de loi » ; « À une époque, il me faisait la leçon comme à une gamine. Mais je ne l'ai pas lâché avec ça et il a fini par arrêter »… Aux antipodes de cette assurance masculine, les femmes intègrent très tôt une tendance non seulement à pratiquer l'introspection et à se remettre en question (ce qui est plutôt positifs), mais aussi à douter d'elles-mêmes, à se culpabiliser sans cesse, à penser que tout est de leur faute ou de leur responsabilité, à s'excuser d'exister (ce qui est nettement moins bien). Cette tendance nous affaiblit considérablement dans un rapport amoureux, surtout quand il se révèle abusif. (p. 102) "

Mona Chollet , Réinventer l'amour : Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles


Image for Quotes

Mona Chollet quote : Quand la sexologue Shere Hite a récolté les témoignages de quelque 4 500 Américaines sur leur vie amoureuse et sexuelle, dans les années 1970, nombre d'entre elles ont déclaré que leur mari ou compagnon avait une attitude condescendante, arrogante ou carrément insultante. Il les rabaissait ou les disqualifiait, tournait en dérision leurs opinions ou leurs centres d'intérêt. « Il me parle sur un ton qui me fait me sentir inepte et stupide » ; « Il se comporte comme s'il savait tout » ; « Il a des attitudes paternalistes, comme son père. Sauf qu'il le voit chez son père, mais pas chez lui » ; « Il estime que sa parole a force de loi » ; « À une époque, il me faisait la leçon comme à une gamine. Mais je ne l'ai pas lâché avec ça et il a fini par arrêter »… Aux antipodes de cette assurance masculine, les femmes intègrent très tôt une tendance non seulement à pratiquer l'introspection et à se remettre en question (ce qui est plutôt positifs), mais aussi à douter d'elles-mêmes, à se culpabiliser sans cesse, à penser que tout est de leur faute ou de leur responsabilité, à s'excuser d'exister (ce qui est nettement moins bien). Cette tendance nous affaiblit considérablement dans un rapport amoureux, surtout quand il se révèle abusif. (p. 102)