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" - Tu es sérieuse ?
- On n'a pas le choix, Clarence, le temps joue contre nous, il va falloir prendre des risques.
- Ah oui ? Et je peux savoir quels risques tu prends toi ?
Je jetai un œil à ma montre et souris.
- Là, tu vois, il est presque 3 heures et je dois retourner enseigner à pléthore d'adolescentes teigneuses, râleuses et agaçantes, tu veux prendre ma place ? On échange si tu veux...
Il me jeta aussitôt un regard horrifié et déglutit.
- Ça va, ça va, t'as gagné. Je vais récupérer ce type. On sera là demain au plus tard. "
― Cassandra O'Donnell , Potion macabre (Rebecca Kean, #3)
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- Alors qu'est ce que tu décides? Tu me suis ou pas?
Pitié accepte, ne me force pas à te tuer...
- Par simple curiosité, que ferais-tu si je refusais?
J'hésitais un instant à répondre mais optai pour la franchise. Clarence n'était pas un mauvais bougre, il avait le droit de savoir ce qui l'attendait.
- Je devrais te liquidier, répondis-je d'un ton glacial.
Une vie contre des milliers d'autres, le choix n'était pas très compliqué.
- Tu sais que tu es pire partenaire que j'aie jamais eue? fit-il non sans humour.
Je haussais les épaules.
- Pourquoi? Parce que je veux préserver la paix?
- Non, parce que tu as une manière très personnelle d'argumenter.
- Le moyen le plus efficace de défendre une opinion est de tuer ceux qui ne la partagent pas.
- C'est quoi ca? Un extrait du guide du parfait dictateur?
- Non, un vieil adage familial, fis je en lui tendant la main pour l'aider à se relever.
- Eh ben désolé de te dire ca, mais ta famille craint! fit-il en se redressant.
- Oui et encore, t'es très en dessous de la vérité, soupirai-je... "
― Cassandra O'Donnell , Potion macabre (Rebecca Kean, #3)
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" En arrivant à Albany, nous nous rendîmes directement vers un grand bâtiment moderne. Avec ses nombreuses vitres, son grand hall et ses standardistes, il ressemblait à n'importe quel immeuble de bureaux et collait parfaitement avec l'aménagement urbain de ce quartier de la ville. J'imaginais que c'était exactement l'effet escompté par les potioneuses qui mettaient un point d'honneur à ne jamais se faire remarquer par les humains depuis la sombre époque des chasses aux sorcières organisées par l’Église catholique en Europe.
- Tu es certaine que c'est là ?
- Tu t'attendait à quoi ? A une vieille bâtisse au fond d'un cimetière ?
- Pourquoi un cimetière ? Les potioneuses ne communiquent pas avec les esprits que je sache ?
Je levai les yeux au ciel.
- C'est fou ce que tu peux être vieux jeu parfois, tu sais ?
- J'ai le droit de trouver que ça manque d'originalité, tout de même ?
- Pas la peine d'épiloguer là-dessus, de toute façon je vais le cramer.
Elle me jeta un regard surpris.
- Quoi ?
- Ben l'immeuble, je vais le cramer, répondis-je.
- Rebecca, c'est pas parce que je trouve qu'un édifice a un style d'architecture un peu trop banal ou aseptisé à mon goût qu’il faut te sentir obligée de l'incendier... souligna-t-elle tandis que je sortais de la voiture en riant.
Dix minutes plus tard, le grimoire était en cendre, l'immeuble en flammes et le conseil des Huit entièrement décimé. "
― Cassandra O'Donnell , Potion macabre (Rebecca Kean, #3)
10
" - Oh Rebecca, que vais-je faire de toi ?
Il posa sa main sur mon épaule et me broya l'omoplate. La douleur était intenable. J'envoyais un flux d'énergie pour lui faire lâcher prise et le projetais contre le cheminée.
- Qu'est-ce que... dit Maurane, surprise.
J'entendis soudain un éclat de rire.
- Tu as raison, Tyriam, cette gamine ne vas pas servir à grand chose, si ce n'est à botter les fesses de Raphaël et, entre nous, je trouve ça déjà pas mal, fit Aligarh. "
― Cassandra O'Donnell , Traquée (Rebecca Kean, #1)
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" Burlington, Vermont, Nouvelle-Angleterre, était considéré par le reste du pays comme un trou perdu.
Charmant, mais tellement ennuyeux. Ça me convenait plutôt bien au début, du moins jusqu'à ce que je réalise que ce paisible petit bled abritait en secret l'une des plus vieilles communautés surnaturelles du pays. Vous me direz, rien n'est parfait... peut être, mais si j'avais su, j'y aurais regardé à deux fois avant de de venir m'y installer six mois plus tôt. Les humains de l'office du tourisme auraient dû le mentionner dans leurs prospectus. Ça aurait donné un truc du genre :
"Venez visiter Burlington, l'été, vous pourrez pratiquer les sports nautiques ou pêcher sur le lac Champlain et l'hiver, vous pourrez faire du ski ou de la randonnée en raquettes, ah, au fait, n'oubliez pas d'amener avec vous quelques fusils munis de balles d'argent, un ou deux pieux, trois ou quatre lance-flammes, les habitants du coin sont du genre irritable... "
― Cassandra O'Donnell , Traquée (Rebecca Kean, #1)
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" - Chaque clan a ses règles, Beth, dis-je d'une voix calme. Si je ne m'abuse, les loups sont même champions dans ce domaine.
- Non. Nous, on ne se serait jamais permis de faire ça. On a trop le sens de l'hospitalité.
- T'as raison. Pas plus tard qu'hier, un de tes petits copains a menacé de ma violer puis ensuite de m'égorger parce que j'étais entrée sur votre territoire. Maurane, elle, au moins, m'a servi des petits gâteaux avant de tenter de me droguer avec son thé.
- Faut toujours que tu critiques, dit-elle en amorçant un sourire.
- Qu'est-ce que tu veux, c'est mon côté français, on n'est jamais content, dis-je d'un ton las. "
― Cassandra O'Donnell , Traquée (Rebecca Kean, #1)
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" Je lui jetai un regard dédaigneux.
- Est-ce que tu réalises que tu n'es pas dans ton état normal ? Que des émotions, des sentiments submergent ton esprit et te rendent complètement irrationnel ?
- Pourquoi ? Parce que je veux châtier un parjure et un traître ? cracha-t-il.
- Non. Parce que tu es sous l'emprise de la jalousie.
- c'est ridicule, un vampire de mon âge ne ...
Je levai la main pour l'interrompre.
- Ah non ? Alors comment expliques-tu l'insanité de ton comportement ? Réfléchis une seconde, Raphaël. Tu m'as dit qu'à mon contact, tu retrouverais petit à petit tes émotions humaines, tes sentiments... pourquoi la jalousie n'en ferait-elle pas partie ?
Puis soudain il se tut et ses yeux s'écarquillèrent comme s'il venait d'avoir une révélation.
- Non, ce n'est pas possible, je ne peux pas... ce n'est pas... enfin je ne ressens pas...
Il respira profondément, planta ses yeux de nacre dans les miens et les tremblements qui me secouaient un peu plus tôt cessèrent brutalement.
- C'est douloureux, dit-il.
Je hochai la tête.
- Oui. Les émotions sont douloureuses. C'est pour cette raison qu'on apprend très tôt aux Vikaris à ne rien ressentir. On ne peut posséder un pouvoir comme le nôtre en se laissant guider par elles ou par ses impulsions, c'est trop dangereux.
- Je suis un maître en matière de contrôle, toutes mes décisions sont rationnelles et réfléchies, fit-il d'un ton aigre.
Je levai les yeux au ciel.
- Comment étais-tu quand tu était humain ? Je veux dire, étais-tu impulsif, possessif, violent... ?
Ses pupilles blanches reprirent leur couleur bleutée.
- Le vampire a effacé l'homme depuis trop longtemps pour que je puisse m'en souvenir, Rebecca.
- Eh bien je t'annonce que "l'homme" comme tu dis, est en train de pointer son nez à nouveau, qu'il a un caractère épouvantable, des tendances homicides et qu'il ne supporte pas que quelqu'un essaie de piquer sa petite amie, raillai-je. "
― Cassandra O'Donnell , Pacte de sang (Rebecca Kean, #2)