Home > Work > L'Identité malheureuse
1 " [...] l’humanité s’écrit au pluriel, elle n’est rien d’autre qu’une addition d’identités collectives, elle s’atteste dans la multiplicité des manières de percevoir, de désirer et de ressentir qu’on appellera plus tard 'cultures' et qui se développent sur des territoires distincts. Il n’y a donc pas de règle applicable tous les hommes. L’universel est un leurre et l’abstraction rationnelle, une dangereuse ivresse de l’esprit.(p91) "
― Alain Finkielkraut , L'Identité malheureuse
2 " [sur les parents qui veulent se la jouer “cool”, y compris envers l’éducation transmise à leurs enfants]"Mais ce qu’ils ont oublié, dans leur ferveur égalitaire et libertaire, c’est que les formes bourgeoises ont un fondement moral. Elles ne révèlent pas seulement un être ou une position de classe. Elles font entendre, jusque dans la comédie sociale, le souci d’autrui. Quand je mets les formes, je respecte un usage, bien sûr, je joue un rôle, sans doute, je trahis mes origines, peut-être. Mais surtout, comme l’a bien montré Hume, je fais savoir à l’autre ou aux autres qu’ils comptent pour moi. Je les salue, je m’incline devant eux, je prends acte de leur existence et atténuant la mienne."(p205) "
3 " C’est lorsque, dans toujours plus d’établissements, l’enseignement consiste non à transmettre son savoir mais à savoir “tenir sa classe” [...] que le vivre-ensemble entre dans la langue.(p20) "
4 " Les murs s’effritent : l’actualité force les portes du temple, la liberté des Modernes s’invite dans les cours de récréation et des salles de classe, le présent ne s’oublie jamais, les envies de la vie envahissant l’institution, la société, avec ses codes, ses modes, ses marques, ses emblèmes, ses objets fétiches, ses signes d’appartenance et de reconnaissance, déferle à l’école.(p49) "