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" L'armée de Charles Martel se composait de Bourguignons, d'Allemands, de Gaulois, et celle d'Abdérame d'Arabes et de Berbères. Le combat resta indécis une partie de la journée, mais le soir, un corps de soldats francs s'étant détaché du gros de l'armée pour se porter vers le camp des musulmans, ces derniers quittèrent le champ de bataille en désordre pour aller défendre leur butin, et cette manœuvre maladroite entraîna leur perte. Ils durent battre en retraite et retourner dans les provinces du sud. Charles Martel les suivit de loin. Arrivé devant Narbonne, il l'assiégea inutilement, et s'étant mis alors, suivant l'habitude de l'époque, à piller tous les pays environnants, les seigneurs chrétiens s'allièrent aux Arabes pour se débarrasser de lui, et l'obligèrent à battre en retraite. Bientôt remis de l'échec que leur avait infligé Charles Martel, les musulmans continuèrent à occuper leurs anciennes positions, et se maintiennent encore en Lrance pendant deux siècles. En 737, le gouverneur de Marseille leur livre la Provence, et ils occupent Arles. En 889, nous les retrouvons encore à Saint-Tropez, et ils se maintiennent en Provence jusqu'à la fin du dixième siècle. En 935, ils pénètrent dans le Valais et la Suisse. Suivant quelques auteurs, ils seraient même arrivés jusqu'à Metz.

Le séjour des Arabes en France, plus de deux siècles après Charles Martel, nous prouve que la victoire de ce dernier n'eut en aucune façon l'importance que lui attribuent tous les historiens. Charles Martel, suivant eux, aurait sauvé l'Europe et la chrétienté. Mais cette opinion, bien qu'universellement admise, nous semble entièrement privée de fondement. "

Gustave Le Bon , حضارة العرب


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Gustave Le Bon quote : L'armée de Charles Martel se composait de Bourguignons, d'Allemands, de Gaulois, et celle d'Abdérame d'Arabes et de Berbères. Le combat resta indécis une partie de la journée, mais le soir, un corps de soldats francs s'étant détaché du gros de l'armée pour se porter vers le camp des musulmans, ces derniers quittèrent le champ de bataille en désordre pour aller défendre leur butin, et cette manœuvre maladroite entraîna leur perte. Ils durent battre en retraite et retourner dans les provinces du sud. Charles Martel les suivit de loin. Arrivé devant Narbonne, il l'assiégea inutilement, et s'étant mis alors, suivant l'habitude de l'époque, à piller tous les pays environnants, les seigneurs chrétiens s'allièrent aux Arabes pour se débarrasser de lui, et l'obligèrent à battre en retraite. Bientôt remis de l'échec que leur avait infligé Charles Martel, les musulmans continuèrent à occuper leurs anciennes positions, et se maintiennent encore en Lrance pendant deux siècles. En 737, le gouverneur de Marseille leur livre la Provence, et ils occupent Arles. En 889, nous les retrouvons encore à Saint-Tropez, et ils se maintiennent en Provence jusqu'à la fin du dixième siècle. En 935, ils pénètrent dans le Valais et la Suisse. Suivant quelques auteurs, ils seraient même arrivés jusqu'à Metz. <br /><br />Le séjour des Arabes en France, plus de deux siècles après Charles Martel, nous prouve que la victoire de ce dernier n'eut en aucune façon l'importance que lui attribuent tous les historiens. Charles Martel, suivant eux, aurait sauvé l'Europe et la chrétienté. Mais cette opinion, bien qu'universellement admise, nous semble entièrement privée de fondement.