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" [L'art sacré est le Ciel descendu sur terre, plutôt que la terre tendue vers le Ciel.]
Dans le cadre de l'art chrétien, la seconde image peut néanmoins s'appliquer d'une manière relative, et sans abolir la première, à l'art gothique flamboyant. Faisons remarquer à cette occasion que le critère spirituel que constitue la beauté, ne saurait concerner l'art néopaïen qui empoisonna l'Europe au XVIè siècle et qui exprime le fatal mariage entre religion et civilisationnisme humaniste. Sans doute, ni le gigantisme froid et anthropolâtrique de la Renaissance ni la morbide boursouflure du baroque ne prouvent rien contre le Catholicisme lui-même, mais ce qu'ils prouvent certainement, c'est d'une part qu'une religion qui supporte ce langage et s'exprime par lui ne saurait avoir le monopole de la Vérité absolue et exclusive, et d'autre part que le Catholicisme, par cet amalgame, s'est exposé à en être finalement la victime ; non d'une façon totale, ce qui est exclu d'avance, mais néanmoins d'une façon gravissime. L'humanisation de l'art – a priori divin – a préfiguré celle de la religion, du moins de la religion officielle. "

Frithjof Schuon , From The Divine To The Human: Survey Of Metaphysics And Epistemology


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Frithjof Schuon quote : [L'art sacré est le Ciel descendu sur terre, plutôt que la terre tendue vers le Ciel.]<br />Dans le cadre de l'art chrétien, la seconde image peut néanmoins s'appliquer d'une manière relative, et sans abolir la première, à l'art gothique flamboyant. Faisons remarquer à cette occasion que le critère spirituel que constitue la beauté, ne saurait concerner l'art néopaïen qui empoisonna l'Europe au XVIè siècle et qui exprime le fatal mariage entre religion et civilisationnisme humaniste. Sans doute, ni le gigantisme froid et anthropolâtrique de la Renaissance ni la morbide boursouflure du baroque ne prouvent rien contre le Catholicisme lui-même, mais ce qu'ils prouvent certainement, c'est d'une part qu'une religion qui supporte ce langage et s'exprime par lui ne saurait avoir le monopole de la Vérité absolue et exclusive, et d'autre part que le Catholicisme, par cet amalgame, s'est exposé à en être finalement la victime ; non d'une façon totale, ce qui est exclu d'avance, mais néanmoins d'une façon gravissime. L'humanisation de l'art – a priori divin – a préfiguré celle de la religion, du moins de la religion officielle.