Home > Author > Jack London >

" Il y a une extase qui nous porte au point le plus haut de la vie, au delà duquel la vie ne peut s'élever. Le paradoxe est qu'elle se produit alors qu'on est - sans s'en rendre compte- pleinement vivant. Cette extase, cette inconscience d'exister appartiennent à l'artiste, saisi et projeté hors de lui même dans une nappe de feu; au soldat, pris de folie guerrière sur le champ de bataille, qui refuse de faire quartier. Elles appartenaient aussi à Buck, en tête de la meute, poussant le cri du loup, tendu vers la proie vivante qui fuyait à toute allure devant lui au clair de lune. Il exprimait ainsi le tréfonds de lui même, de cette partie de son être plus ancienne que lui, et qui remonte à l'origine des temps. Le flot de la vie le subjuguait, tel un raz de marrée; il était tout à la joie immense de sentir jouer ses muscles, ses articulations, ses tendons, qui n'avaient rien de la mort, débordaient de vigueur et de puissance, et trouvaient leur expression dans le mouvement, volant triomphalement entre les étoiles et la surface inanimée de la terre. "

Jack London , The Call of the Wild


Image for Quotes

Jack London quote : Il y a une extase qui nous porte au point le plus haut de la vie, au delà duquel la vie ne peut s'élever. Le paradoxe est qu'elle se produit alors qu'on est - sans s'en rendre compte- pleinement vivant. Cette extase, cette inconscience d'exister appartiennent à l'artiste, saisi et projeté hors de lui même dans une nappe de feu; au soldat, pris de folie guerrière sur le champ de bataille, qui refuse de faire quartier. Elles appartenaient aussi à Buck, en tête de la meute, poussant le cri du loup, tendu vers la proie vivante qui fuyait à toute allure devant lui au clair de lune. Il exprimait ainsi le tréfonds de lui même, de cette partie de son être plus ancienne que lui, et qui remonte à l'origine des temps. Le flot de la vie le subjuguait, tel un raz de marrée; il était tout à la joie immense de sentir jouer ses muscles, ses articulations, ses tendons, qui n'avaient rien de la mort, débordaient de vigueur et de puissance, et trouvaient leur expression dans le mouvement, volant triomphalement entre les étoiles et la surface inanimée de la terre.