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" Les gens d'ici appellent « chats sauvages » ceux qui vivent sur leur bateau. Ils les plaignent sincèrement de n'avoir ni foyer ni racines et d'errer sur l'eau à longueur d'année.
Toutes pinces dehors, les crabes se débattent, crachent des bulles et grimpent le long des parois de bambou. Sans s'émouvoir, l'étrangère les attrape l'un après l'autre pour les remettre au fond du panier. Vers midi tout le monde sait que le couple d'étrangers du lycée mange ces drôles de bêtes. Tandis que la nouvelle se propage, le « chat sauvage » est remonté sur son bateau et s'est éloigné à la godille. Il les trouve vraiment ridicules, ces citadins bruyants. Ils vivent là, comme enracinés depuis plusieurs générations, sans rien connaître du vaste monde. Il regarde sa femme allaiter leur bébé, accroupie à la proue. Paisible elle observe l'eau verte sous le bateau et les vagues qui ondulent. Un pan de sa veste relevé, elle libère son index pour caresser la joue de l'enfant. Sur plusieurs dizaines de li de grands saules pleureurs sont alignés régulièrement le long de la rive. Le « chat sauvage » est heureux.
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Wang Anyi , Love in a Small Town


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Wang Anyi quote : Les gens d'ici appellent « chats sauvages » ceux qui vivent sur leur bateau. Ils les plaignent sincèrement de n'avoir ni foyer ni racines et d'errer sur l'eau à longueur d'année.<br />Toutes pinces dehors, les crabes se débattent, crachent des bulles et grimpent le long des parois de bambou. Sans s'émouvoir, l'étrangère les attrape l'un après l'autre pour les remettre au fond du panier. Vers midi tout le monde sait que le couple d'étrangers du lycée mange ces drôles de bêtes. Tandis que la nouvelle se propage, le « chat sauvage » est remonté sur son bateau et s'est éloigné à la godille. Il les trouve vraiment ridicules, ces citadins bruyants. Ils vivent là, comme enracinés depuis plusieurs générations, sans rien connaître du vaste monde. Il regarde sa femme allaiter leur bébé, accroupie à la proue. Paisible elle observe l'eau verte sous le bateau et les vagues qui ondulent. Un pan de sa veste relevé, elle libère son index pour caresser la joue de l'enfant. Sur plusieurs dizaines de li de grands saules pleureurs sont alignés régulièrement le long de la rive. Le « chat sauvage » est heureux.<br />p 64