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" Rome était, en l’an 268 de son ère35, ce qu’est à peu près la France l’an IV de la République. Mais prêcha-t-on alors le dogme du silence et de la patience ? de la prudence et de la constance ?.... Non. Cassius Viscellinus se
présente. Il porte la main droit à la plaie. Quoique patricien, c’est lui qui le premier propose la loi agraire. « Il est souverainement injuste, s’écrie-t-il, que le peuple Romain, si courageux, et qui expose tous les jours sa vie pour étendre les bornes de la République, languisse dans une honteuse pauvreté, pendant que le Sénat et les patriciens jouissent seuls du fruit de ses conquêtes... Plébéiens !, ajoute-t-il, il ne tient qu’à vous de sortir tout à coup de la
misère où vous a réduit l’avarice des patriciens. » Ce discours, dit Vertot, fut accueilli aux
transports les plus vifs du peuple. Il n’y eut que l’infâme Appius et ses suppôts (les Louvet, les Réal et les Méhée de ce temps-là),
qui traitèrent Cassius de royaliste, comme les Appius d’aujourd’hui me traitent. "

Gracchus Babeuf , Le Manifeste des Plébéiens


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Gracchus Babeuf quote : Rome était, en l’an 268 de son ère35, ce qu’est à peu près la France l’an IV de la République. Mais prêcha-t-on alors le dogme du silence et de la patience ? de la prudence et de la constance ?.... Non. Cassius Viscellinus se<br />présente. Il porte la main droit à la plaie. Quoique patricien, c’est lui qui le premier propose la loi agraire. « Il est souverainement injuste, s’écrie-t-il, que le peuple Romain, si courageux, et qui expose tous les jours sa vie pour étendre les bornes de la République, languisse dans une honteuse pauvreté, pendant que le Sénat et les patriciens jouissent seuls du fruit de ses conquêtes... Plébéiens !, ajoute-t-il, il ne tient qu’à vous de sortir tout à coup de la<br />misère où vous a réduit l’avarice des patriciens. » Ce discours, dit Vertot, fut accueilli aux <br /> transports les plus vifs du peuple. Il n’y eut que l’infâme Appius et ses suppôts (les Louvet, les Réal et les Méhée de ce temps-là),<br />qui traitèrent Cassius de royaliste, comme les Appius d’aujourd’hui me traitent.